Internet
Le « Dark Net »
Lorsqu’on parle de Dark Net, on parle de menace mais aussi de moyen de communication utile. Tout d’abord, nous allons expliquer ce qu’est le Dark Net, de quelle manière nous pouvons y accéder, et aussi comment y faire des « achats ». Enfin nous évoquerons les points négatifs et ceux positifs.
Qu’est ce que le Dark Net?
Le Dark Net a été créé par le gouvernement américain il y a une dizaine d’années. À l’origine il avait pour objectif de sécuriser les conversations internes, mais par la suite le gouvernement s’est rendu compte que cela pouvait intéresser d’autres organisations en donnant la possibilité de protéger les libertés individuelles de chacun. On peut ainsi dire que la portée de cette invention a dépassé ses créateurs.
Le Dark Net est également appelé Deep Web, Internet profond, Internet clandestin, ou encore Internet parallèle. C’est un monde parallèle à notre internet classique, un monde où l’on peut tout acheter : armes, drogues, faux billets, vidéos pornographiques etc. L’internet clandestin, est une zone qui échappe à tout contrôle (on l’appelle la zone « libre ») étant donné qu’on y effectue ses recherches via des variations des moteurs classiques tels que Google, Yahoo etc. Pour accéder à cet internet libre, il est nécessaire de télécharger un programme.
Comment y accéder ? Quel en est l’intérêt ?
Pour accéder au Deep Web, il faut donc télécharger un logiciel nommé « TOR » (The Onion Router). Ce logiciel permet d’accéder aux sites contenus dans le Deep Web, et également de conserver un certain anonymat.
La conservation de cet anonymat est possible puisqu’en téléchargeant TOR on obtient des noms de domaines en .onion comme l’exemple qui suit : http://lchudifyeqm4ldjj. onion /?ai=1675 ⇪ Exemple d’une URL extraite du site internet « Dream Market ».
Une fois le logiciel TOR téléchargé il existe des « moteurs de recherches » tel que « Grams » (équivalent de Google Search) qui permettent d’accéder aux « Darks Net Markets » afin d’y acheter des produits (armes etc.) ou services (services de tueurs à gages, forums de recrutement pour des braquages etc.). Il suffit de taper le nom du market sur lequel on souhaite aller, la méthode de recherche est la même que sur un moteur de recherche classique.
Sur le Deep web les sites les plus connus sont « Dream Market » ou encore « Out Law Market » etc. Il existe même des classements des markets les mieux notés. Il est souvent recommandé de les choisir pour que tout achat s’effectue avec le plus de « sécurité » possible.
L’intérêt du Deep Web réside dans l’anonymisation de notre identité. En effet en passant par le programme TOR, notre connexion internet transite d’un serveur à un autre ce qui empêche toute localisation. De cette manière, si j’envoie un message de France, je peux être localisée comme résidant aux USA.
Par quel moyen est-il possible d’effectuer des achats de marchandises ou de services sur le deep web ?
Sur le Dark Net la monnaie ne peut pas être la carte bleue puisque, pour rester dans l’anonymat il faut une monnaie intraçable (or la carte bleue localise tout achat) telle que le Bitcoin.
La monnaie utilisée sur le deep web est donc le Bitcoin. Il s’agit d’une monnaie légale virtuelle qu’il est possible de se procurer sur des sites internet légaux spécialisés (équivalent aux bureaux de change). Les euros dépensés légalement sont retranscrits en Bitcoins. Cette monnaie permet l’accès à un portefeuille virtuel.
Il faut savoir que le Bitcoin permet de faire des achats légaux ET illégaux, et que cette monnaie est de plus en plus surveillée puisqu’elle est l’un des outils permettant de blanchir de l’argent (mais ceci est une autre histoire).
Il est également intéressant de noter qu’il est possible de garantir ses achats en souscrivant sur certains « markets sites » des « assurances », qui permettront de rembourser le produit ou une partie dans le cas ou celui-ci ne serait pas livré.
Quels sont les points négatifs du Deep Web ?
Le Deep Web est vu comme dangereux du fait de l’anonymat, de la population éclectique utilisatrice, et des variétés de transactions qui peuvent y être faites. En effet il n’y a pas de limite à ce que l’on peut acheter sur le Dark Web et c’est là tout l’aspect dérangeant de l’internet parallèle. Le problème est donc l’anonymisation totale de transactions qui peuvent être illégales. C’est la raison pour laquelle récemment, le gouvernement français a souhaité couper tout réseau WI-FI ouvert, bloquer l’accès aux réseaux d’anonymisation (empêcher le téléchargement de TOR), et la fourniture des clés de chiffrement des messageries sous couvert de la sécurisation face à l’accroissement des réseaux de terroristes sur le Deep Web.
En effet, cette volonté de sécuriser l’Etat français au détriment de nos libertés fondamentales s’est posée en raison des évènements récents liés au terrorisme. Récemment la gendarmerie s’est aperçue que certains groupes terroristes s’étaient formés via le Dark Net. Mais limiter les libertés est-ce une réelle solution pour lutter contre ce fléau ? Serait-ce efficace ?
Il en demeure que nos libertés fondamentales sont ici en jeu et qu’il est important de comprendre le fonctionnement du Deep Web pour se faire notre propre idée sur ce point. En effet, le Dark Web est certes une porte ouverte à un monde sans limite, mais il permet également de faire face à toutes violations de nos libertés fondamentales.
Quels sont les points positifs du Deep Web ?
Le Deep Web peut être un avantage pour les pays en dictatures ou pour une liberté totale d’expression. Grâce au programme TOR, il est possible de donner accès au Dark Web à des pays qui sont en dictatures (via une clé usb porteuse du programme). On peut ainsi via la transmission de ce logiciel offrir un moyen d’expression discret permettant entre autre d’organiser des rassemblements ou autres réactions face au totalitarisme (cas des rebelles face à la dictature de Bachar Alasad par exemple), ou même dans une république démocratique permettre une meilleur liberté d’échange. Ceci est également d’échapper à la surveillance de masse dont nous sommes actuellement victime avec les objets connectés, la technologie du numérique et la captation de nos données personnelles. C’est une forme de révolution pour la sauvegarde des droits de l’homme à travers le monde.
Ceci permet aussi une liberté des reporters dans le monde, ils peuvent ainsi, via les outils et compétence de cette communauté, déchiffrer des fichiers sensibles, des disques dur etc.
On a vu, que le Dark Net permet de réagir face aux manques de libertés, mais aussi d’éviter de subir les problématiques de traçages modernes omniprésents dans cette société du numérique, cas de la géolocalisation, de la surveillance informatique etc. Il est question d’utiliser la technologie pour lutter contre la surveillance de masse. Cet internet représente l’un des derniers espaces de liberté absolue.
Sources :
http://www.atlantico.fr/
http://www.numerama.com/
http://www.tempsreel.nouvelobs.com/
http://www.lemonde.fr
http://www.journaldunet.com/
https://www.wikipedia.org/
http://www.lesechos.fr/
Mégane Vidal
Membre de l’association des Juristes du Numérique